«La cybersurveillance est par essence invisible», explique Hubert Bouchet, vice-président de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés). C'est vrai qu'à la différence d'un contremaître ou d'une caméra de vidéosurveillance, l'observation des e-mails et des sites consultés depuis un poste de travail se joue à l'insu des salariés. «Or il est justement fondamental que ces questions soient apparentes.» C'est pourquoi, en rendant public hier son second rapport sur «la cybersurveillance dans l'entreprise», la Cnil a insisté sur la nécessité d'encourager la présence, dans les entreprises, d'une personnalité qui s'occuperait exclusivement de la protection des libertés. Et invite les entreprises à «consacrer chaque année un chapitre entier à l'informatique et aux libertés» dans leur bilan social.
Arbitre. De fait, si aujourd'hui «il est beaucoup plus facile d'évoquer la vie privée des salariés sur leur lieu de travail», reconnaît Hubert Bouchet, force est de constater qu'entre employeurs et salariés, la hache de guerre n'est pas enterrée. Dans les entreprises, on continue à s'empailler sur l'usage de l'e-mail ou de la messagerie instantanée (lire ci-contre). Quelques mises au point sont tout de même intervenues en l'espace d'un an. La chambre sociale de la Cour de cassation et une cour d'appel ont toutes deux affirmé que le secret des correspondances s'appliquait bel et bien aux e-mails envoyés ou reçus via un ordinateur professionnel. Mais il semble aujourd'hui q