Le cocktail qui a fait le succès du magazine de feu Roger Thérond («le poids des mots, le choc des photos») est-il transposable sur le petit écran? Revendiquant le parrainage de Cinq Colonnes à la Une, Match Magazine se veut la vitrine sur le monde de Match TV, dont le fonds de commerce est plutôt talk-show et people. Pour mener à bien cette entreprise, la dernière née du câble et du satellite s'est adjoint les services de l'agence Capa, qui livre les quatre reportages de ce premier numéro. Le credo du tandem Genestar (Paris-Match)-Chabalier (Capa), c'est d'aller voir «derrière les murs», y compris, prévient le patron de Paris-Match, de la vie privée. Avec un vade-mecum qui tient en quelques mots: «Peu de bavardages, pas de commentaires ou d'éditoriaux.» Illustration immédiate avec le premier reportage tourné, fin janvier, à Ramallah, en Cisjordanie. L'équipe de Capa a passé quatre jours dans le bâtiment où Arafat est confiné par les Israéliens. Pour un résultat décevant: des bribes d'entretien avec le raïs à la lèvre tremblotante, les couloirs blancs du QG et, devant des habitants d'Hébron en colère, un discours de circonstance du chef de l'Autorité palestinienne qui se conclut par un appel au «jihad».

Puis direction Grozny, avec un reportage de Mylène Sauloy sur la détresse des enfants tchétchènes soignés avec les moyens du bord à l'intérieur d'un hôpital sans fenêtres. Un choix éditorial courageux sur une guerre «oubliée», avec la vision bouleversante de gamins gravement m