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Libération

La glisse

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publié le 15 février 2002 à 22h15

Avant-hier soir, léger problème de réception et petite frayeur de faute professionnelle en vue. Au JT de France 2, l'image est dédoublée. Foutue pluie, va encore falloir aller régler l'antenne. Il est 20 heures, et David Pujadas célèbre la victoire olympique de Carole Montillet en grande pompe, avec duplex, reportages, interview, et retour sur la course. C'est à cet instant précis que l'image se met à dérailler salement. Sur la piste de Salt Lake City, Montillet apparaît entourée. Elle n'est plus seule, comme on l'avait cru la veille. Sur le paletot, elle a Kostner, l'Italienne, qui finira deuxième, et l'Autrichienne Göstschl, la bronze médaillée. A l'écran, les concurrentes se croisent, se suivent, se dépassent, se rattrapent, slaloment, sautent, schussent ­ ensemble, comme des ombres. C'est beau, c'est étrange, et un poil embêtant, tout de même.

Monter sur le toit, c'est périlleux. Heureusement, Pujadas est là. L'affaire a une explication technologique. Le problème vient de chez eux. C'est une trouvaille du service public: la superposition d'images. En gros, du subliminal légal, de la lecture comparée hertzienne. Parce que voilà, dit Pupu, «quand on est profane et même quand on est spécialiste, on a quand même du mal à distinguer à la télévision les détails qui font la différence entre les skieuses.» D'où ce trucage-montage, bougrement bien foutu, et d'une efficacité toute olympienne. Meilleure position du corps, carres mieux affûtés, sauts plus fermes, voilà pourquoi elle