Menu
Libération
Critique

La bosse du patin.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 février 2002 à 22h18

Voilà un film pour prendre le pouls de cette capitale qui roule en ligne; de ces riders apparus en masse depuis le catalyseur que furent les grèves de la SNCF et de la RATP fin 1995. Michèle Reiser (femme de feu le grand dessinateur), néophyte au pays du patin, s'est donc élancée à la suite de ces multiples tribus avides de liberté sans contraintes. Car le roller, sport individuel mais solidaire se pratique surtout hors du cadre contraignant des clubs et autres fédérations. Les accros du quad, puristes sur quatre roues qui roulent sans protections, cohabitent avec les ados fans de figures sur mobilier urbain et les célibataires pratiquant la randonnée pour se faire des amis... Palais-Royal, Trocadéro, Bastille; tous les spots sont passés en revue. Il y en a beaucoup dans un pays où plus d'un million de paires sont vendues chaque année. Pourtant tout n'est pas rose au pays du roller. Street marketing agressif, managers véreux qui poussent des jeunes à arrêter l'école pour vivre roller à 100 % alors qu'il n'y a guère plus de cinq pros français, vagues promesses de sponsoring des marques... Mais le roller n'est pas le foot: on n'y fait pas carrière. Des ados finissent aigris et cabossés à 17 ans, car aussi belles soient les figures, le roller n'est pas sans danger. Seulement sans codes puisque, légalement, sa pratique sur la voie publique n'est pas reconnue même si une brigade de police est affectée à l'encadrement de la Roller Ride. Transgression sous protection? C'est un peu