Pour qui sait être femme, il est jouissif de mirer son reflet dans le miroir de Téva. Oh, lucarne, ma belle lucarne, dis-moi des choses folles, que je suis une aventurière farouche et tendre, que je fais un métier d'homme mais mieux que le meilleur d'entre eux, que tout en respirant la Barbara Gould attitude, celle qui excite les hommes où il faut, je reste douce et fraîche. Dis-moi que je suis Sydney, l'héroïne d'Alias, la nouvelle série signée J.J. Abrams (auteur de Felicity): une gentille petite étudiante qui, un beau jour, alors qu'elle gambade sur les verts pâturages d'un campus américain, se fait rattraper par son petit ami qui, à genoux, la demande en mariage. Oh oui! Oui, mon amour! Et vas-y que je pleure tellement je suis heureuse, et toute l'université applaudit, dans un instant de bonheur partagé comme seuls les Américains savent le vivre. Mais, belle lucarne, dis-moi que je ressemble aussi à Sydney-le terrible agent double de la CIA, qui met des torgnoles aux Chinois, désamorce une bombe nucléaire, perd trois molaires sous la torture tout en réussissant haut-la-main ses partiels et en prenant le temps de changer de couleur de cheveux. En plus, Sydney a un tas de problèmes à régler avec son père. Pareil que moi.
Mais que vois-je dans le miroir? Mes premières rides? On dirait Ally McBeal, tout craché! C'est sûr, elle a bien fait de la faire lifter, sa série. Du travail réussi: nouvelle coupe de cheveux, nouveaux avocats dans le cabinet, nouveau psy, nouvelle névrose