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Libération

Scènes du dessous

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publié le 19 février 2002 à 22h19

Le bilan de la nuit est vite dressé. Une quarantaine de voitures incendiées en Seine-Saint-Denis. Des jets de pierre. Un machiniste agressé par trois prostituées. Une BNP saccagée. Le commissaire Lutz est rassuré. «Bon, il n'y a rien eu.»

Paris, le 2 février, convention du RPR. A la tribune, Roselyne Bachelot bachote son discours express. Prévenue la veille, elle prend des notes, des conseils, et des poses. Au moindre sourire appuyé, elle se ravise, regarde la foule et serre les dents. Question de standing.

Marc Blondel dans son antre. Il crie, il vocifère. «Oh, putain!» Avec lui, c'est la fête aux cordes vocales toutes les deux minutes. Un fax sur son bureau, la première clope du matin, tout est bon pour tancer adjoints, secrétaire et épouse.

C'était dimanche sur France 5. Serge Moati appelle ça «le feuilleton du réel». Pas de voix off, pas de mise en perspective, pas de mise en condition. Mais une balade douce et brute, des scènes qui s'entrechoquent, un film sans façons. L'intimité comme (autre) vérité. Chaque mois, depuis septembre, on prend les mêmes et on recommence. Le flic dans sa mélasse. Les politiques dans leurs intrigues. Les responsables d'Attac qui Tobinent et turbinent.

Le parti pris de Rémi Duhamel, le réalisateur de ces Spécial Ripostes, est simple. Gommer ce qu'on voit aux JT, effacer les grands discours et retenir les chutes, les messe basses, les à-côtés, les broutilles, les grandes cachotteries, les petits arrangements avec la vie et les amis. Il y a du Stri