Huit heures quinze hier matin, une quinzaine de personnes se rassemblent place de la Nation. Des têtes déjà aperçues la veille lors de l'occupation des locaux de Metro par le Livre. Ils nient appartenir au syndicat. Pourtant, leurs regards scrutent fixement tout journal exhibé par un passant, histoire de s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un numéro de l'édition de mardi de Metro. Pendant une petite heure, divisés en plusieurs groupes, ils vont arpenter la place: pas question que le quotidien gratuit débarque à Nation. Mais aucun camion de livraison ne viendra. Visiblement, la direction de Metro a retenu la leçon de la veille lorsque deux camions avaient été vidés de leur contenu, sur cette même place, par des syndicalistes en colère qui avaient ensuite éparpillé les journaux sur le bitume.
Coup de fil au «Figaro». «Un sacré remue-ménage», se souvient un des kiosquiers de la place. «Tout s'est passé très vite, soudain les journaux étaient par terre, et ensuite il y a eu la police qui m'a demandé si des exemplaires avaient été brûlés ou s'il y avait eu des actes de violence», poursuit-il. Lui comprend les agissements du Livre CGT qui «ne fait qu'essayer de forcer les autres à respecter les lois en vigueur.» Généralement, les kiosquiers digèrent mal l'arrivée de Metro, qui leur pique des clients. Michèle tempête: «Déjà que la presse française va mal, si en plus des gratuits débarquent, nous n'avons plus qu'à mettre la clé sous la porte.» Elle a eu ce trublion de la presse entre les