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Libération
Critique

Chauffé à blanc

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publié le 21 février 2002 à 22h21

Evidemment, pour bien apprécier ce téléfilm réalisé par John Woo en 1998, il faudrait passer sur le scénario... La menace classique du chantage («C'est une petite fille si mignonne, ce serait dommage qu'il lui arrive un accident...»), le mannequin blond qui marche en secouant ses cheveux dans l'air du ventilateur (pas plus expressive que Claudia Schiffer), les échanges érotiques de seconde zone (à une femme qui fume un Havane: «Oh! c'est un sacré cigare...») et surtout Dolph Lundgren (Rocky IV) en ancien US marshal devenu garde du corps, qui lance des «Ne t'inquiète pas» en broyant l'épaule de son interlocuteur dans un geste affectueux. Jack doit protéger une top model d'un psychopathe, et il n'est pas aidé: il se trimballe une orpheline au QI de 165 en pleine fusillade et souffre périodiquement de crises d'aveuglement et d'angoisse. Sa psy se résout à lui annoncer qu'il souffre d'une phobie du blanc. Ce qui n'est pas évident et donne à peu près ceci: «Mais j'ai jamais eu peur de rien!» ­ «Ce n'est pas de la peur, Jack, le blanc représente quelque chose pour votre subconscient.» ­ «Ah, je vois oui.»

L'histoire n'est que prétexte à la mise en scène géométrique de Woo, dans des parkings embrumés ou le long de fenêtres de buildings, à ses cascades outrancières, aux ballets de motos, aux formidables fusillades où les tueurs tombent au ralenti en pulvérisant les rampes d'escalier. John Woo se permet même de revisiter les traditionnelles chutes dans la piscine: les protagonistes ne