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Libération

Flic et fragile.

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publié le 25 février 2002 à 22h23

En voilà du flic atypique. Jacques Déveure, lieutenant en banlieue bordelaise, traîne les aigreurs d'un flic ordinaire, mais aussi une patte amochée depuis que Maurice Albertin, un truand, lui a explosé la cheville lors d'un hold-up. Déveure y a gagné un surnom, «le Boiteux», et l'humeur acerbe, ce qui éloigne les autres, hormis Castéras, l'adjoint qui parle de cul quand Déveure préfère agir.

Et pourtant, c'est vers Déveure qu'Albertin se tourne pour retrouver Marie, sa soeur disparue depuis un mois. Piqué au vif, le Boiteux s'attelle à l'affaire et soulève d'autres lièvres. Diminué mais charismatique, il sait détourner l'attention de sa patte folle. Surtout lorsqu'il enquête dans une cité chaude après la mort d'un prêtre. Diminué (bis) soit, mais il plaît: petite amie espagnole et tenancière de bar ou, quand ça se passe moins bien, Aude, qui assistait le père Brunet. Etrange de se retrouver à l'horizontale avec une fervente chrétienne revenue de deux ans de mysticisme en Afrique!

Politiquement pas très correct, insistant sur le côté faillible des flics, ce deuxième volet de la trilogie du Boiteux (premier galop d'essai en 1998, le dernier est annoncé pour mars prochain) se laisse regarder: rythme enlevé et multitude d'intrigues parallèles qui se fondent en une.

Et le casting est à la hauteur. Outre Vincent Winterhalter, flic humain façon «je ne suis pas un héros», on retrouve avec plaisir Garance Clavel, discrète au cinéma depuis Chacun cherche son chat, ou Emmanuel Salinger,