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Libération
Critique

Love Affair.

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Cinéstar 1, 17 h 15.
publié le 4 mars 2002 à 22h29

Certains films se retrouvent, à des années-lumière de leur obscure sortie, transformés en objets-cultes. Aveuglés par la pure beauté d'Elle et lui, beaucoup d'aspirants cinéastes en ont fait leur film fétiche, leur patte de lapin, le patron de leurs films à venir. Mais l'impression de beauté, c'est quoi? Le cinéma à l'ère de la reproduction industrielle, comme dit l'autre, c'est quoi? Disons qu'Elle et lui n'est pas vraiment aimé pour ce qu'il est, un sublime mélo, mais plutôt à travers la manière dont il est fait. Comme si un rapport nouveau s'instaurait, plus important que le film lui-même. Ne pas oublier qu'Elle et Lui est le remake de Love Affair du même McCarey, tourné presque vingt ans plus tôt. Et s'il y avait du travestissement dans l'air?

Pour compliquer les choses, la version 1994 de Love Affair (Rendez-vous avec le destin) n'est pas vraiment le remake du Love Affair de McCarey, mais la copie, presque plan par plan, d'Elle et lui, lui même remake de Love Affair. Sachant que le Love Affair nouveau est joué, yeux dans les yeux, par deux célèbres amants hollywoodiens, Warren Beatty et Annette Bening, tu dirais que c'est une histoire de cinéma ou une histoire d'amour? Encore raté. Il ne s'agit pas d'amour, mais bien d'une nouvelle manière, une manière mélodramatique, de concevoir son rapport au cinéma. Le mélo, comme on disait plus haut, n'est pas dans le film, mais dans le rapport imaginaire qu'on a au film. On rétorquera qu'un mélo, c'est fait pour pleurer. Mais tu ne