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Libération

Au poteau.

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publié le 12 mars 2002 à 22h33

Il ne devrait pas parler comme ça. Avouer, jamais il faut ­ il doit bien le savoir, non? Non, il n'a pas l'air de le savoir. Luis Fernandez se répand, se morfond, se confond en excuses. Yeux bleus et regard triste, bouche sèche et sourire forcé. «Portrait de la semaine», disent-ils, à 7 à 8 (dimanche, TF1). Un confessionnal, plutôt. «Je peux m'excuser», répète l'entraîneur du PSG. Le journaliste jubile. «Allez-y... dites-le... "excusez-moi".» Luis: «Excusez-moi éventuellement d'avoir un peu bougé le quatrième arbitre.» Avant la grand-messe du 20 heures, la p'tite confesse de Luis Fernandez chez lui, les vestiaires de son club, après un match. Parlons-en de son antre: bois et acier gris, c'est design et carcéral à la fois. Du Eiffel et des mâchoires. Luis est dans un box : accusé, restez assis, et écoutez bien ce que la caméra vous dit. Luis, présenté comme «l'impétueux», «le pyromane des bancs de touche», «l'agitateur d'arbitres». Luis, le garnement de la paroisse football, celui qui déconne quand tout déconne dans le football. L'égaré qui lance des gros mots et des insultes, toutes ces horreurs auxquelles nos oreilles chastes échappaient au temps béni où les micros HF n'existaient pas encore. Luis, l'enfant du foot total, du foot télé, et de la télé totalement foot. La descente aux aveux commence par des images au ralenti et des arpèges de guitare. Ça se veut sympa, charitable. Thomas Hugues, il est content: «Luis Fernandez fait son mea-culpa. Il s'excuse de son attitude. R