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Libération

L'info en disgrâce sur les networks américains

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ABC projette de remplacer une émission d'informations culte par un grand show.
publié le 12 mars 2002 à 22h33

New York de notre correspondant

«Ne le racontez surtout pas, insiste une collaboratrice d'ABC, comme si sa vie en dépendait, mais ici, c'est la Troisième Guerre mondiale. Tout le monde semble en avoir après tout le monde. On ne sait plus trop où on en est. A croire que l'on risque l'implosion.»

Au royaume des networks américains, la guerre est donc déclarée depuis plusieurs jours. Depuis le 1er mars exactement, date à laquelle le New York Times révélait une information qui a mis les télévisions américaines sens dessus dessous: sans préavis, ABC, le groupe détenu par Disney, était en train d'essayer d'attirer l'une des plus grosses vedettes de CBS, le comique David Letterman. Le quotidien précisait qu'au bout de neuf ans de bons et loyaux services, le contrat de Letterman avec CBS venait à échéance dans six mois et que l'animateur vedette du Late Show avait été joint par ABC pour plusieurs tentatives d'accord à l'amiable.

Guerre de tranchées. En moins d'une semaine, la nouvelle a provoqué une crise à ABC et CBS. Selon les fuites abondamment diffusées de ci de là, ABC aurait non seulement recruté Letterman, mais surtout décidé d'imposer en fin de soirée le Late Show et son humour caustique pour remplacer l'une des institutions télévisuelles du journalisme de qualité: le fameux Nightline de Ted Koppel. «Un peu d'entertainment très léger pour mieux faire disparaître le news prétendument ennuyeux», comme l'a fait remarquer Jeff Greenfield, un journaliste de CNN et ancien d'ABC.

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