Reims envoyée spéciale
Des polars sur fond d'effondrement du système soviétique en Lettonie, des satires qui vous campent une faune de VRP et de femmes divorcées dans un dancing défraîchi, ou des adaptations littéraires comme cette Marquise de Sade d'Ingmar Bergman, tiré de la pièce de théâtre de Mishima en 1992... La télévision publique suédoise (SVT1 et SVT2), principal producteur de films en Europe du Nord, finance et diffuse un bel éventail de fictions pleines de sens... Hors quelques émissions de télé-réalité, tel Survivor.
Cette recherche de qualité, louée aux Rencontres de Reims, s'explique en partie par son mode de financement: les deux chaînes publiques ne sont pas en concurrence directe avec les chaînes privées, puisqu'elles ne tirent pas leurs revenus de la publicité, mais de la redevance et des aides de l'Etat. Ce à quoi il faut ajouter des raisons historiques. «A sa naissance, au début des années 50, plus encore qu'aujourd'hui, la SVT répondait à l'idéal pédagogique social-démocrate: on voulait apporter la connaissance, amener les gens au théâtre par les dramatiques télévisées, par exemple», explique Anita Limare, qui représente la chaîne.
Chaîne rouge. Ainsi, dès 1957, Ingmar Bergman tourne des dramatiques pour la SVT, avant de livrer à la chaîne de nombreux films comme la Flûte enchantée ou Scènes de la vie conjugale. A 83 ans, le réalisateur a encore un projet sur le feu. Dans les années 70, on s'attaque à la littérature nationale: «Tout ce qui dans l'oeuvre de