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Libération

«Vous savez, mon mari...»

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publié le 19 mars 2002 à 22h38

En Mai 68, dit la voix off, elle portait des minijupes et des cuissardes. Le genre de précision, livrée d'emblée, qui fausse le regard et l'écoute. La télé est une machine à frustrations. Maintenant, la dame porte un tailleur rouge et de jolies pommettes rondes. La télé est une machine à faire rêver le réel. Aujourd'hui, elle est prof de philo, écrivaine, et première «damable» de France possible. Sylviane Agacinski Jospin, dimanche sur TF1, à 7 à 8. Portrait. Quatre minutes. Un troquet parisien de ses habitudes. Sourires, plein de sourires, catégorie grand large, qui montent jusqu'aux pommettes justement, les arrondissant encore. Des mots de tous les jours, «hypersérieux», «truc», «comme dans un film», «je vais avoir l'air maligne de dire "vous savez, mon mari, il est très drôle et tout"». Et puis, d'autres mots, pour flirter comme il faut. Avec le téléspectateur, l'intervieweur, avec les frontières vie privée, vie publique, tous ces machins chaque jour défaits un peu plus. Portrait. Quatre minutes. Et discussion de café parisien. Elle, jalouse de la politique? Elle rit. «J'aime bien travailler, avoir mes activités et du temps, ça me convient pas mal.» Oui, mais, quand même, Lionel, il est très pris? Elle rit. «Non, non. Nous sommes tous les soirs ensemble. Presque... Il n'y a pas tant de déplacements que ça. On dort toujours ensemble, c'est l'essentiel, ha!» Et cette affaire de coup de foudre, racontée ici ou là, «ça dure combien de temps, un coup de foudre?» Elle rit. «J'e