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Libération
Critique

Malcolm aux rayons X

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publié le 20 mars 2002 à 22h39

Malcolm X a été réalisé, en 1972, sept ans après la mort du leader charismatique noir, par Arnold Perl avec la participation de Betty Shabazz, la veuve de Malcolm X. Le scénariste, Alex Haley, écrira en 1979 la célébrissime saga télé Racines (Roots), qui raconte l'histoire d'une famille noire depuis l'enlèvement par les esclavagistes en Afrique. Le film est constitué d'images d'archives, un simple bout à bout très fluide, sans regard extérieur ni analyse politique. L'intérêt principal de ce documentaire: un sentiment de proximité et d'intense réalité, évacuant toute forme d'interprétation partisane.

Confronté directement aux discours de Malcolm X,

sans filtre extérieur, le spectateur se trouve libre de traduire le rôle du prédicateur noir et son évolution, de l'impétuosité de ses débuts à un engagement plus apaisé vers la fin de sa vie. Le contexte historique et le climat social sont illustrés par le même procédé d'extraits d'entretiens ou de films: ainsi cette séquence où Shirley Temple fait la leçon à une esclave, illustrant le le stéréotype de la blanche paternaliste et de la noire enfantine et un peu stupide.

Le film a quelques lacunes: il ne date ni la naissance de Malcolm X (1925 à Omaha, Nebraska), ni sa conversion à l'islam et son adhésion aux Black Muslims pendant son séjour en prison (1946-1952), ni sa rupture avec ce même mouvement en 1964, avant son voyage à La Mecque, un tournant politique décisif de sa vie. On comprend cependant pourquoi son personnage sert d'embl