Le Mans envoyé spécial

Le 44e congrès de l'Union syndicale des journalistes sportifs de France (USJSF), qui s'est achevé hier au Mans, a été marqué par la polémique concernant les droits demandés aux radios par la Ligue nationale de foot pour commenter les matchs. Les journalistes parlent d'un «tournant» dans leur profession. Après les radios, «à quand le tour de la presse écrite ?», s'interrogent-ils. Propos inquiets de rédacteurs de sport.

Christophe Delacroix (Radio France Nantes) : «Pour commenter la finale de la coupe d'Europe, on nous demandait déjà 60 000 francs. La Ligue aujourd'hui nous dit : vous faites de l'argent avec le foot. Donc vous payez. Or, il n'y a pas de pub dans notre multiplex ! Si le foot est un spectacle, alors allons-y : facturons au club notre prestation puisque nous parlons d'eux des dizaines de fois par soir».

Jacques Deglane (le Populaire du Centre, Limoges) : «Allons-nous devoir payer pour travailler ? Si c'est le cas, nous allons être confrontés à une situation extravagante : le spectateur payera sa place au match, puis achètera son quotidien, lequel aura également payé des droits... pour écrire. En 1999, le CSP (le club de basket de Limoges, ndlr) disputait un match de Coupe Korac en Suède. Les responsables de la salle considéraient qu'il s'agissait d'un spectacle, car, disaient-ils, "il y a des majorettes, des animations de toutes sortes avant le match! Les journalistes doivent payer, comme les spectateurs. Comme vous ne l'avez pas fait, nous v