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Libération
Critique

Sex tour et dégoût

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publié le 27 mars 2002 à 22h43

Six cents millions de touristes chaque année, et 10 % d'entre eux n'ont qu'une obsession: le sexe. Comme cet Américain bedonnant, houellebecquien, quatre enfants et une femme internée, venu rejoindre un sex tour organisé en Thaïlande (2 000 euros la semaine, hôtel miteux et préservatifs inclus): «Les Américaines coincées du cul, on ne veut pas de vous ici!» «Au moins ici, on a l'impression qu'elles prennent du plaisir!» Comme ces pédophiles, errant nuit et jour sur les bords du fleuve, un enfant dans les bras.

Si le nombre de prostituées thaïlandaises a depuis cinq ans diminué dans les bordels du pays, d'autres jeunes femmes venues des Etats voisins leur ont succédé. Du Cambodge notamment, auquel le réalisateur Gilles de Maistre consacre la première partie de son documentaire. Ses équipes suivent les familles de deux villageoises de 15 et 16 ans, tentant de racheter leurs enfants à une maison de passe thaïlandaise, ou les efforts de Vibil, infirmier luttant bénévolement contre la prostitution enfantine.

Aucunement moraliste, mais menant naturellement à l'écoeurement, le documentaire suit de près quelques-uns de ceux qui font, profitent ou pâtissent de ce «marché de la misère»: dans la deuxième partie, réservée à la Thaïlande, de Maistre croise les participants au sex tour, ou Jim, un businessman canadien gras et suant installé dans le pays après son coup de foudre pour une fille, et ruiné.

On suit quatre jeunes prostituées dans leur bar, dans leur virée, à quatre, avec leur «cl