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Libération
Critique

Le Passe-Montagne

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Arte, 1 h 05.
publié le 29 mars 2002 à 22h45

On aime bien Jean-François Stévenin, ses films, ce qu'il dit sur le cinéma et sa manière de vivre en cinéma. Il dit (vite fait, dans un taxi, interviewé par Arte) : «L'écriture, c'est l'architecture souterraine sur laquelle on peut rêver. Pour arriver à quelque chose de chaotique, de spontané, qui ressemble à la vie et qui est encore mieux que la vie ­ un film ­, il faut vraiment beaucoup ramer, écrire.» Ceux qui ont découvert Stévenin réalisateur, avec le troublant Mischka (toujours en salles), ne seront pas dépaysés en replongeant dans son premier film, le Passe-Montagne. Il y a des routes, des carcasses de bagnoles, des rêves, des personnages à la fois très normaux et très bizarres. On entre là-dedans par effraction, sans bien comprendre où l'on débarque. Mais il ne s'agit pas tant de comprendre que d'accompagner. On accompagne ici Stévenin et Jacques Villeret, couple improbable réuni pour une non-aventure dans un trou paumé du Jura. Stévenin, le mécano, et Villeret, le Parisien coincé par une panne de voiture, se reniflent, s'épient. Se rencontrent à leur manière. Un «carton» placé au début du film annonce le programme : «L'autoroute A6 file de Paris à Nice, protégée de péages étanches et de grillages coupés de portes de service bien cadenassées. Non loin de la ville de L..., au kilomètre X..., elle frôle une contrée forestière particulièrement isolée. Et, dans chaque forêt, il y a un homme seul qui marche avec ses rêves.» Si l'on n'est pas immédiatement séduit par le pr