A défaut de pouvoir endiguer le flot de musique gratuite qui s'écoule dans les systèmes d'échange de fichiers (Kazaa, Morpheus and Co), pourquoi ne pas le polluer ? Aux artistes et éditeurs de musique cherchant à protéger leurs dernières oeuvres, un jeune Rennais présente un service inédit : il se propose d'introduire dans ces systèmes «de pair à pair» des versions dégradées des morceaux concernés, au tout début de leur commercialisation. Ainsi ces fichiers appauvris (son de mauvaise qualité, silences intermittents, défauts divers) seront dupliqués de proche en proche, et les internautes à la recherche de ces nouveautés auront toute chance de tomber sur ces «leurres».
«L'objectif, explique Sylvain Corvaisier, 25 ans, est de polluer les réseaux en s'appuyant sur leurs forces et leurs faiblesses, afin d'appauvrir l'expérience de l'utilisateur en lui fournissant des réponses peu ou pas satisfaisantes, et de l'inciter à se tourner vers d'autres solutions.» Par exemple se brancher sur les sites de musique payants, ou tout simplement acheter le CD.
Contre-parade. Répondre au piratage par le sabotage, l'initiative n'est pas banale. Mais Sylvain Corvaisier n'a aucun état d'âme. Cet amateur de musique électronique et professionnel du Web depuis cinq ans s'appuie sur deux constats : «D'une part, les réseaux d'échange sont impossibles à fermer. Il faut donc faire avec. D'autre part, ils permettent de tester la musique avant d'éventuellement l'acheter. Le service que je propose ne rem