Revoyant, en ces jours de promo tous azimuts, des extraits d'E.T., quelque chose nous a frappés dans le retour d'image fondatrice (et donc oubliée) de cette vieille pomme golden toute frippée faisant du vélo couverte d'un drap blanc, pointant son doigt extraterrestre sur ce qui lui semble particulièrement excitant ici-bas, mais ne faisant dans le fond que répéter combien lui manque sa maison natale. Le parallèle ne nous avait pas jusqu'ici sauté aux yeux, mais là, c'est l'évidence même : Jonas Mekas, c'est E.T. en vrai. Les sceptiques, qui pourraient croire que l'agneau pascal, pourtant cuisiné au thym, aurait provoqué en nous de surprenantes hallucinations cinéphiles, pourront juger de la comparaison à Pantin, au festival Côté Court, où Mekas sera là le mardi 9 (tout seul) et le 10 (en compagnie de son homologue viennois Peter Kubelka, avec qui il aura tissé toute sa vie une large part de l'internationale du cinéma expérimental).
Ces mêmes sceptiques, s'ils n'habitent pas la région Ile-de-France, peuvent aussi se ruer cette nuit, sur le début de programme de la revue Court-Circuit (toute l'actualité du court métrage, etc.), qui, profitant de l'occasion, fait ses dix minutes réglementaires sur le plus beau vieux du cinéma indépendant. Comme E.T., Mekas est né il y a fort longtemps (80 ans exactement) dans un lieu lointain (la Lituanie), un 24 décembre (ça, même Spielberg n'aurait pas osé !) avant de migrer aux Etats-Unis (lors d'un Exodus en bateau avec son frère, absolument