En 1927, un jeune homme crée une agence de «réclame» dans un deux pièces-cuisine, rue du Faubourg-Montmartre à Paris. Marcel Bleustein-Blanchet pensait-il qu’un jour sa petite entreprise figurerait parmi les géants mondiaux de la publicité ? Aujourd’hui, Publicis est installé en haut des Champs-Elysées. Dans le hall d’entrée est suspendue, comme une relique, la porte en bois de la rue du Faubourg-Montmartre. Début mars, Publicis a racheté l’américain Bcom3 et noué un accord stratégique avec le japonais Dentsu. Conséquence : un bond au quatrième rang mondial de la pub. Entretien avec son président, Maurice Lévy.
Allez-vous déménager à New York comme Jean-Marie Messier, maintenant que vous êtes à la tête d'une entreprise de taille planétaire ?
Les problèmes sont très différents : compte tenu des investissements dans le cinéma et la musique, la présence de Jean-Marie Messier s'impose aux Etats-Unis. Pour nous, il importe, au contraire, de montrer notre différence. Le groupe Publicis est clairement ici, aux Champs-Elysées. C'est le lieu de notre état-major, le lieu des décisions stratégiques. Nous allons même rapatrier un certain nombre de fonctions à Paris. Le patron de Bcom3, Roger Haupt, qui devient le numéro 2 du groupe Publicis, viendra régulièrement ici. J'ajoute, parce que j'y tiens, que Publicis conserve son nom, là où d'autres, dans notre secteur, se retrouvent, après fusion, affublés de sigles barbares.
Qu'est-ce que ça change, concrètement, de passer de numéro 6 à numéro