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Libération

Un boulevard

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publié le 9 avril 2002 à 22h58

Bruno Mégret est tout content. Il est Face à la Une, entre la poire du film dominical et le fromage du JT de Claire Chazal. Question audience, c'est royal au bar. Dans quelques instants, il y aura Mission : impossible. C'est la loi qui veut ça. Même temps d'antenne pour chacun des candidats. Le CSA est très regardant sur la chose. Français, rassurez-vous, l'égalité parfaite sera respectée. Enfin, presque. Parce que le CSA est curieusement le dernier rouage de l'audiovisuel à ignorer ce bel instrument qu'on appelle Audimat. Dix minutes, un dimanche soir sur TF1, ça vaut combien d'heures sur France 5, au petit matin ?

D'où la joie de Mégret. C'est tout sauf un bleu, ce Mégret. Il n'en peut plus. Il sourit comme jamais, fait des petits gestes secs, sûr de lui, de ses conneries, monsieur a de l'ambition, «la vraie droite française qui n'existe plus, nationale et républicaine», il va la «reconstruire». Voilà son programme : «Faire quelque chose de vaste et de puissant.» Ah ! L'Autriche ! L'Italie ! Ses modèles, son rêve. Pas fou, Haider, il ne prononce pas le nom, ça sent trop le soufre, mais Berlusconi, il peut... Et puis «Jospin [qui] détruit la France», et «Chirac, la droite», «la chienlit qui s'installe dans le pays». Face à la Une, il parle, il parle, il parle. Face à la haine, ils l'interrompent à peine. Claire Chazal regarde ses notes, François Bachy sourit. C'est l'autre effet secondaire de la campagne officielle à la télé. Il y a les candidats pensums, les candidats quant