Un mois que Denis Olivennes voulait démissionner. Depuis le 6 mars et l'annonce des résultats de Vivendi-Universal (VU). C'est désormais chose faite : depuis vendredi, Canal + n'a plus de directeur général, plus de numéro deux. Cet énarque de 41 ans était arrivé au sein du groupe en 1997 en tant que président de NC Numéricâble. Et ce après avoir démontré ses qualités de négociateur auprès de Christian Blanc, alors patron d'Air France dans une période particulièrement délicate. Mais qu'est-ce qui a bien pu déboulonner un homme pourtant habitué à gérer les situations délicates ?
Ultimatum. Deux jours après l'annonce des résultats de Vivendi Universal, où le groupe Canal + est montré du doigt pour ses 500 millions d'euros de cash négatif, Messier en remet une louche dans La Tribune... A la question de savoir ce qui arriverait à Canal + si le groupe n'atteignait pas les objectifs que la maison mère lui a fixés, Messier répond : «Il y a une équipe de management de Canal +, avec Pierre Lescure à la tête, responsable et redevable de résultats.» Un ultimatum on ne peut plus limpide. Messier donne même l'échéance : «Le management a la nécessité impérieuse de redonner à Canal + son rôle de contributeur au résultat dans les deux ans qui viennent.» Olivennes se sent visé.
Injuste ? La réponse de Canal +, rédigée par l'équipe dirigeante, dont Olivennes, ne se fait pas attendre. Le 13 mars, un e-mail intitulé «Message aux collaborateurs de Canal + de Pierre Lescure et Denis Olivennes» arriv