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Libération
Critique

Le couple était presque parfait

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publié le 22 avril 2002 à 23h06

En ces temps de relations publiques et privées troublées, on ne saurait rappeler cet axiome que certains psys aiment à glisser, l'air de rien : «Même les paranoïaques ont des ennemis.» Le tout est de déterminer s'ils sont intérieurs ou extérieurs... Ça peut largement prendre 90 minutes. Avisez un couple de base, Pierre et Isabelle, et leur fille Marine, leur chien, leur maison, leur voiture. Des vous et moi, rien de plus, rien de moins... Ou presque, parce que, quand le téléfilm commence, Isabelle (Florence Thomassin) au volant de sa voiture n'a pas l'air dans son assiette. Si peu qu'elle conduit mal, et heurte mortellement une belle biche. Un rien bouleversée, elle rentre chez elle où l'attendent ses beaux-parents, pas du tout inquiets, et son mari, Pierre (Jean-Pierre Lorit), un chouïa plus. La soirée s'achève, le couple s'apprête pour la nuit et c'est là qu'on comprend que rien n'est simple dans ce bas monde, madame avale des cachetons en reluquant son régulier avec un soupçon de haine dans la prunelle. Lui, une gueule de mari parfait, s'énerve doucement. On connaît les questions : «Où étais-tu ?» Et puis, ce week-end sur l'île de Roz Ven, après tout, «c'est toi qui l'as voulu, on peut annuler»... Bref, un rien de gaz dans une eau déjà trouble.

Mais vogue la galère, et embarquement pour une île bretonne. La suite se passe dans les souterrains d'un terrifiant hôpital militaire allemand conservé en l'état avec spectacle son et lumière fatal. Fatal justement : la petite Marin