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Libération

«Le Pen : les mots»

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publié le 25 avril 2002 à 23h09

1989, Le Pen face à Tapie. Les insultes qui fusent, «vous êtes un matamore, un tartarin, un bluffeur». Les mêmes, plus tard, en boxeurs qui ont refusé les gants mais accepté le ring.

1992, Le Pen face à Kouchner. Encore les invectives, les saloperies, le public qui quitte le studio, et Le Pen s'adressant à un homme de dos, «espèce de salopard». 1998, Le Pen face à Léotard. Toujours cette maîtrise parfaite d'une langue trop belle pour lui, et ce débat qui n'en est pas un.

Du pittbull en liesse, fin lettré, qui éructe, sourit gras, et qui gagne, à la fin. Du foot, l'adage raconte que c'est un jeu à onze contre onze et qu'à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent. Ça vaut pour les débats télé. A la fin, c'est toujours Le Pen qui rafle la mise. Il est tard, ce mardi. Sur la 3, c'est Soir 3, le JT discret de la nuit, qui prend des libertés avec les formes du genre. Le JT qui fouille, cherche, baille parfois, et rebondit souvent. Il est tard, Chirac vient de refuser le débat, Le Pen a déjà contre-attaqué. Chirac : le syndrome de la jambe folle. La cata en direct.

La peur de soi, et le refus de la peur ? Le Pen fille et gendre : lundi, ils imaginaient déjà le combat gagné d'avance et la première question qui tue : «Alors, Monsieur Chirac, c'est la première fois qu'on se voit ?».

Il est tard et Laurence Bobillier déroule son JT, toujours calme comme elle sait l'être. Son visage de (très ?) jeune femme, sa blondeur ni froide ni tout à fait sage, lui confèrent ce je ne sais quo