Patrick vit du côté d'Orléans. Simon Monceau, le présentateur, regarde sa fiche, «quand et comment tout ça a commencé ?» Patrick hésite. «En fait, j'ai une liaison avec la femme de mon frère.» Le public fait le public, «hou hou hou». Il est 19 h 25, sur RTL9, l'heure de Ça va se savoir. Le frère, qui ignore tout, arrive. Monceau, parfait copier-coller de Jacques Pradel, annonce à Luc (Luc, c'est le frère) que Patrick «a quelque chose à dire», «une surprise pas bonne».
Il est 19 h 28, l'heure où Ça va dégénérer. Patrick s'excuse, Luc s'énerve. «Ta gueule, t'es plus mon frère !» «Hou, hou», continue le public, qui se croit décidément à la télé. 19 h 30, derrière les frérots, deux gorilles se tiennent prêts à intervenir pour séparer les invités-singes (comme lundi, lors du débat «J'ai eu une aventure d'un soir, je le révèle à mon mari car cet homme me harcèle», avec chaise qui vole et micro qui scrunche-scrunche). Il est 19 h 32, c'est l'heure où Ça va être pire encore, l'heure où Monceau fait entrer le troisième témoin. C'est son moment de grâce, à Monceau : fendre le public en annonçant l'arrivée de l'élément perturbateur, parce que Ça se passe toujours comme ça à Ça va se savoir. Tout ici est rituel, millimétré, et c'est bien dans cette orchestration impeccable que réside le génie maléfique du show.
Voici donc Catherine. 19 h 33, Ça va être inaudible. Elle : «J'ai envie de faire ma vie avec Patrick.» Luc : «T'aurais pu m'en parler avant !» Catherine : «T'es jamais là !» Patric