La télé, l'après-midi, ce n'est plus de la télé. C'est un voyage dans le temps, tantôt une machine à avaler les madeleines de l'enfance grippée, tantôt une projection vers le futur, quand on sera vieux, chérie, à l'hospice. L'après-midi, il y a des pubs pour les mutuelles et l'épargne, un spot pour ING Direct, «là où votre argent est heureux». L'après-midi, il y a Jan et Ken Smith, des danseurs en fin de piste. Un couple heureux, un couple de vieux, qui pèse salement sur l'économie mondiale. Ils n'ont l'air de rien, et pourtant, l'empire Jan et Ken, c'est ça : exploitations minières, aéronautique, électronique, alimentation. Il faut les voir se promener dans Londres, sourire de leurs richesses. Les taxis machin, c'est à eux. Les tapis bidule, itou. Les jouets Hamley's, aussi. Et les magasins Dixon's, à eux encore. Il est dans les 15 h 30, sur France 5, l'heure où la télé sieste sans modération. Etrange reportage. Qui donc sont ces gens, à la fois si riches et dans la dèche ? Un petit appart dans Londres, qu'il va bientôt falloir vendre, une maigre retraite d'Etat, et du papier, beaucoup de papier, au fond, c'est tout ce que Jan et Ken possèdent vraiment. «Où est passé notre petit pécule ?», demande Jan à longueur de temps. Et pourquoi donc Rogers, leur conseiller financier, dit-il toujours qu'il faut attendre, que c'est toujours trop tôt pour toucher les dividendes de leurs fonds de pension, trop con de louper toutes «ces opportunités» ? Une retraite en or est signée de la B
Dans la même rubrique