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Libération

«Rolling Stone» n'amasse plus mousse

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En crise, le magazine rock tente de séduire les jeunes.
publié le 31 mai 2002 à 23h39

New York intérim

C'est une légende qui vacille. Rolling Stone, l'emblème de la presse rock des années 70, né avec John Lennon en couverture, nourri du mouvement hippie, assoiffé de contre-culture, traverse une passe difficile. Creux de la vague ou début d'un naufrage ? A 35 ans, le magazine est pris en tenaille entre une mauvaise conjoncture économique et une véritable crise identitaire : «Trop vieux pour le rock and roll, mais trop jeune pour mourir», comme le résume l'un de ses confrères de la presse américaine.

Les uns après les autres, les signaux d'alarme se sont allumés. D'abord, il y a eu le départ, en décembre, de Fred Woodward, directeur artistique du magazine depuis quatorze ans. Puis l'annonce d'une chute des ventes en kiosque de 10 % au cours du second semestre 2001. Et enfin, le renvoi, fin avril, du rédacteur en chef, Robert Love, à qui l'on cherche toujours un remplaçant. Employé de la maison depuis vingt ans, il était l'un des plus proches collaborateurs de Jann Wenner, le fondateur du magazine. Tout un symbole.

Concurrence sauvage. En toile de fond, les annonceurs commencent à faire la sourde oreille. Les dépenses publicitaires des entreprises américaines ont chuté de 10 % au cours des dix-huit derniers mois. Début 2002, le magazine avait perdu, par rapport à l'année précédente, près d'un cinquième de ses pages de pub. Et, pour couronner le tout, Rolling Stone, l'original des années 70, fait désormais face à une concurrence sauvage.

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