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Libération
Interview

«Cette exclusion n'existe qu'en France»

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publié le 3 juin 2002 à 23h47

«Cela fait trente-cinq ans que la grande distribution, la presse, l'édition littéraire et le cinéma sont interdits de publicité télé. Il n'y a qu'en France que cela existe ! Si la grande distribution a été interdite d'antenne, c'est parce qu'il s'agissait d'assurer des revenus à la presse régionale. Or, cette presse se porte bien et elle a, de surcroît, investi dans la télé. Ensuite, cette interdiction a grandement profité à la radio et à l'affichage. En cas de levée de l'interdit, il n'y aura pas de reflux massif. Et si la grande distribution se mettait à investir massivement dans la télé, les prix des spots monteraient, et s'ensuivrait forcément un retour vers la presse, la radio et l'affichage.

Ensuite, il y a la presse, qui a elle-même choisi au départ de ne pas faire sa pub sur ce qu'elle considérait comme un média diabolique : la télé. Quelle justification aujourd'hui ? Aucune. D'ailleurs, l'essentiel des patrons de quotidiens nationaux et de magazines nous soutient.

Les livres et le cinéma méritent aussi une position d'ouverture, mais avec des modulations. La culture n'est pas une marchandise : on ne peut laisser les gros étouffer les petits. Le risque serait de n'avoir que des Titanic, alors que les Marius et Jeannette méritent aussi d'exister. Le livre, c'est un peu différent, il faut songer à protéger les petits éditeurs. Je suis donc résolument pour une ouverture de ces deux secteurs. Mais avec des précautions : on pourrait, par exemple, limiter leur champ de pub au