Ce devait être l'émission phare de TF1, comme les Bleus devaient être les meilleurs. Ce devait être une démonstration de force, du Zidane télé, le truc imbattable, qui allait mettre le Loft en pièces et le 19-20 dans le vent. La chaîne avait recruté ses meilleurs éléments. Pernaut Jean-Pierre, pour le fond de jeu, l'expérience, le côté foot-coq gaulois-Marseillaise, la flatterie du supporter chauvin que TF1 voit nécessairement en nous. Flament Flavie, pour allumer les télé-adversaires, jeu de jambes et sourires larges. Hardy Vincent, du service des sports, sorte d'animateur latéral discret, toujours là pour récupérer les balles et les phrases perdues de ses coéquipiers. C'est chaque soir, vers 18 h 45, pendant une heure, ça s'appelle Tous ensemble et, au vu de leurs trois premiers matchs, on est à deux penalties de l'accident industriel. Comme les Bleus en Corée. Selon les gazettes, l'Audimat du show flirterait avec des scores de division d'honneur. Ça, plus l'action TF1 qui plonge en Bourse (avant de se reprendre dans les prolongations), vendredi, après la défaite de l'équipe de France, ça fait quand même deux excellentes raisons de regarder la télé.
Le concept de Tous ensemble ? Du Roger Lemerre. Montrer du foot qui n'en est pas. Nier le jeu pour n'en garder que les clichés. Se doter de moyens inouïs, des duplex partout, des sponsors en pagaille, faire dans l'opulent et finir, chaque soir, repus et vaincus. Ici, on ne parle (presque) jamais tactique. On ne refait pas les ma