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Libération

Mauvais joueurs

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publié le 7 juin 2002 à 23h52

Le ventre se tord, les jambes raidissent. Tu sautes, tu cries, et tu souffles. Les minutes filent, plus rien ne compte, c'est du Brel, beau et con à la fois. C'est France-Uruguay, hier. C'est du foot, le plus vieux sport auquel tu aies joué, le seul dont tu te souviennes. Le seul auquel tout le monde a joué, les futurs docteurs, les futurs chômeurs, les futurs OS, les futurs CSP ++. La transcendance sociale par le souvenir. Et ça repart. Le sourire de Thierry Henry, bien avant son expulsion. Trézéguet, si vif. SFR Desailly. Bouygues Lizarazu. Big McDo Barthez. Adidas Thuram. Petit Carrefour. Tout se mélange, se fond. Depuis le début du Mondial, c'est ainsi. TF1 se comporte avec le foot comme un propriétaire, un agent de joueurs, un agent immobilier, qui nous fait visiter les coulisses des Bleus comme s'il s'agissait de faire le tour de son domaine, qui assure que tout est parfait, regardez ces placards, ils sont pas beaux, mais non, Zidane, il va jouer, c'est une affaire, je vous le promets, l'affaire de l'année. Tout est bon, l'exclu sur tout, jusqu'à nous dire sans rire, mardi, que «le timbre de voix de Roger Lemerre est rassurant»... Et ça repart. Poteau, dribbles, ballon perdu, trop court, ballon trop long, la frustration, joie ultime. Mais eux, qui parlent, qui vantent, survendent. Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, eux qui ont gâché ta vie, depuis que tu es né, c'est leur voix que tu entends. Et qui gâchent tout, encore. A cause d'un Mexicain, Felipe Ramos Rizo, un