Il bouge encore, et se plaît même à faire des projets d'avenir, comme célébrer en 2004 son centenaire, à l'ombre de la mémoire de Jean Jaurès. Oui, l'Huma vivote et devrait vivre, à en croire son directeur Patrick Le Hyaric, qui, après des mois de silence et une désespérante course aux prêts bancaires, sortait hier de sa réserve pour assurer que «la situation du quotidien» était enfin «assainie». Au moment même où le Parti communiste fait les comptes d'une campagne présidentielle qui ne lui sera pas remboursée, pour cause de claque électorale.
Vraiment sauvé, le journal, dont le bulletin de santé était encore dramatique il y a quelques mois ? «On ne peut jamais dire ça. Mais les dangers de fermeture sont écartés.» Les ventes certes très réduites se seraient stabilisées à environ 46 000 exemplaires «malgré des vents politiques contraires». Et les finances seraient apurées. Du moins en comparaison de l'hémorragie financière qui secoua récemment le titre. En 2002, le budget du quotidien devrait être proche de l'équilibre. Même s'il faudra désormais rembourser chaque année 1,1 million d'euros à la Banque de développement des PME, et ce durant une quinzaine d'années.
Pertes abyssales. Soulagé, Le Hyaric ? Comme après une longue route au bord du précipice. Novembre 2000 : lorsque ce fils d'agriculteur communiste est propulsé par Robert Hue en remplacement de Pierre Zarka à la direction du quotidien, les pertes sont abyssales. L'Huma doit rien moins que 17,2 millions d'euros à d