Il y a du chevaleresque dans le geste. Du fier, du suranné, et du grotesque, et du panache aussi. José Bové grimpant sur son tracteur, un rouge modèle de chez Harvester (le 745-S International), ça, ça les épate. Le moyen métrage a commencé tôt hier, entre chien et loup, info et spectacle. LCI en boucle, iTélévision en boucle, José par-ci, Bové par-là, la route est longue, camarade, voici Roquefort en Aveyron (D999), bientôt L'Hospitalet sur Larzac (RN 2009), douce France, pays de ma jacquerie, 140 km jusqu'à la taule. Il est «6 h 30, le jour se lève sur le Larzac, José Bové quitte sa maison. Dans sa valise, quelques vêtements et des livres sur la mondialisation» (France 3). «Quelques flashs devant chez lui, mais pas de gendarmes pour venir le chercher» (France 2). «Le cortège attire les badauds. 25 km/h de moyenne, une vitesse qui permet à José Bové de distribuer de nombreux sourires. Les caméras amateur et les appareils photo jonchent le parcours» (LCI).
Les titres et les annonces s'enchaînent, c'est du Barnum, du lyrique, le ciné en mémoire collective. «Un tracteur nommé Bové» (France 3), «la longue chevauchée de José Bové» (LCI), «comme le héros d'"Une histoire vraie" de David Lynch» (Canal +/ iTélévision). Les images filent, et plus elles se multiplient, plus elles dénudent l'action. Tracteurs du matin, efficacité chagrin. On sait tout de «la pause casse-croûte» (encore que les horaires divergent, selon France 3, la pause a eu lieu à 10 h 30 ; pour Canal «en fin de matin