Trop typée. Voilà comment France 3 d'en haut regardait depuis trois ans déjà la «France d'en bas». Celle qui avait trouvé un espace d'expression et de réflexion dans l'émission hebdomadaire Saga-Cités. «On envoyait un journaliste trois semaines sur le terrain pour préparer son reportage. Trois semaines tout seul, sans caméra, explique Roger Télo qui, avec Bernard Loche, assurait depuis le début la rédaction en chef de Saga-Cités. Quand le reste de l'équipe, un cameraman et un preneur de son, le rejoignait, il était déjà intégré dans la cité.» Intégré et intègre, deux mots pour définir l'esprit de ce magazine créé pour France 3 Ile-de-France en décembre 1991 avant d'être récupéré il y a cinq ans par la rédaction nationale le CSA obligeant la chaîne à consacrer au moins trente minutes de ses programmes aux problématiques d'intégration.
Cette même rédaction de service public qui classe aujourd'hui sans ambages C'est mon choix dans la case «magazine d'information» et diffuse le 385e et ultime numéro de Saga-Cités. Les coups de tonnerre qui ont ébranlé la vie politique française n'ont pu arrimer solidement cette émission à la grille de France 3. L'anéantissement de cette télé citoyenne a soulevé un élan de protestations, près de 3 000 personnes ont signé (en vain) une pétition en faveur de son maintien, dont des anciens ministres de tous bords (Martine Aubry, Claude Bartelone, Eric Raoult ou Alain Madelin...). Dans une lettre, Bertrand Mosca, le directeur des programmes de Franc