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Libération

«Panique à la télévision»

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publié le 25 juin 2002 à 0h04

Dimanche soir, du Orson Welles en pub. L'attaque des extraterrestres, presque. Une panique monstre dans le pays, disent-ils. Chez toi, tranquille, la télé télévise, le type de Zone interdite (M6) met son pouce à la bouche (l'émission est une spéciale adolescents...), le train-train, quoi, et les pubs défilent, Fluocaril, SFR, Microsoft, quand, soudain, du silence et du noir et blanc, deux splendeurs que la télé ne t'offre jamais. Mais c'est pour mieux te tuer, mon ami. Le panneau est formel : «Des traces de mercure, d'ammoniac, d'acide cyanhydrique et d'acétone ont été décelées dans un produit de consommation courante.» Un oeil sur ton plateau-repas, plateau-télé, ils ont quoi, tes raviolis ? Et la mousse au chocolat ? Elle a un arrière-goût, non ? Un goût acide, un goût ammoniaco-mercuro-acétonique, un goût estampillé vu à la télé, comme qui dirait. Puis, les reportages reprennent. Voici Casimir, le monstre gentil du temps où les enfants n'étaient pas tout seuls à être insouciants. C'était l'époque où l'on n'avait pas inventé le principe de précaution, ce fauteuil roulant de nos vies d'aujourd'hui, paralysées. Ce temps où la pub savait rester à sa place. Maintenant, les raviolis sont froids ; la mousse, t'y touches plus. «Produit de consommation courante», mais lequel ? Ça pue la mort et le mystère, le teasing et la peur. C'est long, douze secondes de frousse. «Pour plus d'informations, appelez-le...». On dirait du Castaldi. «Pour rester en vie, tapez "reste". Pour mourir,