Un couple dans un lit ; lui, de face, gémit, elle, entre ses jambes, le suce avidement. La tête blonde et bouclée se relève. La femme s'apprête à monter sur son partenaire : «Non, Fran non, je ne peux pas, je ne peux pas tromper ma femme. Je suis désolé.» Mike range son outil dans sa culotte, quitte la pièce un peu embarrassé. Fran s'affale sur le lit vide, remonte les draps jusqu'au menton, le regard noyé, les bras pressés sur la poitrine. Plan serré sur le battement mécanique de la paupière qui dit la douleur, l'abandon, l'humiliation. On a l'impression que c'est pour de vrai, loin des rêveries de Sex and the city. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Qui est ce mufle qui se souvient de sa femme, alors qu'il est dans la bouche d'une autre ? Ce n'est pas un personnage du porno de Canal +, mais bien celui de Start-up, une série anglaise.
Produite par Tony Garnett, vieux routier de la télévision avec quarante ans de carrière derrière lui, la série fait déjà un malheur outre-Manche. Elle mélange avec habileté cruautés professionnelles et trahisons sentimentales, bousculant le spectateur peu habitué à assister à des scènes généralement racontées sur un coin de canapé par une victime sanglotante, pendant que la copine de service éructe les «Quel salaud» d'usage en lui tendant un mouchoir.
Garnett, lui, filme en plan serré, il n'hésite pas à abuser du gros plan, cherchant le détail qui dira l'émotion : le nez qui coule, le pli amer de la bouche. D'autre fois, la silhouette est au cont