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Libération
Critique

De l'autre côté du maillot

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publié le 5 juillet 2002 à 0h19

A l'heure où les injures mêlées des supporteurs italiens et espagnols polluent le site Internet de la Fédération internationale de football, la Fifa (plus de 400 000 mails outragés expédiés à ce jour), pour dénoncer le niveau des hommes en noir officiant lors du dernier mondial, France 3 propose le docu-portrait de Jean-Marc Rodolphe. A 37 ans, il est le premier joueur pro à avoir franchi le Rubicon pour enfiler la tunique d'arbitre. Ancien gardien de but à Metz, Bastia et Sedan, il dirige aujourd'hui les rencontres de Nationale et de Division 2.

Comment est-il entré en arbitrage ? Avait-il senti poindre sous ses gants un début de vocation ? Le film élude ces questions, les seules qui auraient pu éclairer cette trajectoire aussi singulière. On y apprend seulement que Jean-Marc Rodolphe, alors joueur, a très mal vécu l'agression commise (tacle assassin provoquant une fracture du tibia-péroné) sur l'un de ses coéquipiers sedanais, Jean-Louis Mazzéo. A en croire Michel Vautrot, président de la commission centrale des arbitres français, il existe une certaine proximité entre le portier et le «représentant de l'ordre sportif». C'est en effet sur eux que s'abat le plus facilement l'opprobre après le but encaissé ou la faute non sanctionnée. Il est d'ailleurs question de haine dans les stades, sur et autour de la pelouse. Vautrot insiste : «Auprès du grand public, nos arbitres n'ont jamais été aussi mauvais [...]. Il y a un surcroît de haine à leur encontre».

Olivier Hennegrave élar