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Libération
Critique

Fractures d'une nation

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publié le 11 juillet 2002 à 0h22

On se souvient, plutôt, on ne se souvient pas, de l'assourdissant silence médiatique (à la notable exception de TV Breizh) qui, l'an passé, entoura le vingtième anniversaire de la disparition de Bobby Sands, combattant de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), mort après une grève de la faim, dans une prison britannique en Irlande du Nord. Sans doute, dans une Europe qui tente de s'unifier et de jouer au petit gendarme du monde, ce conflit long, si long, fait-il tache. Toujours est-il que le conflit encore en voie de résolution entre l'Irlande du Nord et le Royaume-Uni demeure dans l'ombre. Chaque année, en juillet, comme le week-end passé, de rares caméras s'installent devant les manifestants de la marche orangiste à qui les autorités interdisent de traverser le quartier catholique de Portadown. On se souvient alors du meurtre de ces écolières qui se rendaient à leur collège, quand était-ce déjà ? Etaient-elles catholiques, protestantes ? Et pour finir, quand, pourquoi le conflit a-t-il commencé ?

Les années Thatcher. Cette Thema d'Arte est donc la bienvenue, à cette réserve liminaire près, de taille : que les quatre heures de ce remarquable documentaire (on se souvient du Yougoslavie, suicide d'une nation européenne, cosigné par les mêmes acharnés de l'histoire en marche) n'aient pas fait précéder leur enquête d'un résumé historique. Le non-spécialiste aurait aimé comprendre les subtilités de ce qui a le visage d'une guerre de religion (les protestants, dans l'ensemble dési