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Libération
Critique

Plongée dans la scène

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publié le 13 juillet 2002 à 0h23

A-t-on jamais compté les louables intentions qui pavent le sol du PAF ? Ces projets si attirants sur le papier, on en rêve déjà. Et plaf ! On s'ennuie à la troisième minute, quand on ne se marre pas franchement.

Jérôme Cassou fait depuis dix ans le critique pertinent dans Rive droite, Rive gauche, le JT de la culture sur Paris Première. Il connaît bien le monde théâtral et chorégraphique. Et voilà qu'il a décidé de nous offrir pour l'été les Abords d'une scène, où il scrutera tour à tour la solitude de l'acteur, puis, entre autres, l'art de mettre en scène, les expériences de Joëlle Bouvier et Daniel Obadia, pour finir par le statut du danseur aujourd'hui. Sacré programme, qui commence ce samedi avec Seul en scène. Le générique est prestigieux : Dominique Pinon, Anne Alvaro la singulière, Denis Lavant, Emmanuelle Devos, Eric Caravaca, Marianne Basler, et le duo Daniel Znyk et Philippe Faure. Tous n'ont pas fait le choix du monologue, la solitude qu'évoquent si souvent les comédiens se vit aussi sur un plateau à plusieurs. La caméra s'est invitée aux répétitions. Le micro capte les doutes, les hésitations ­ tendres aveux d'Emmanuelle Devos travaillant «24 m3 de silence» ­, la maturité de Dominique Pinon, impeccable passeur du très beau Pour Louis de Funès, de Valère Novarina.

Soudain, un regret naît : que le réalisateur n'ait pas limité son incursion voyeuse à un seul comédien. On aurait rêvé cinquante-deux minutes autour d'Anne Alvaro, comédienne d'exception, trop peu connue d