Une sitcom familiale dans un pavillon mi-crépi, mi-meulières. Où la mère (Valérie Bonneton) réconforte son fils, bouleversé par la leucémie mortelle d'un de ses amis : «Tu sais, dans la Petite Maison dans la prairie, quand Marie Ingalls est devenue aveugle, c'était pas facile non plus !» Et d'enchaîner : «Pourquoi j'ai fait un fils ? Il n'y a pas que du bon dans le sexe.» Car le fils torture le chat du voisin et sa soeur adolescente se fait «peloter par un petit con». Quant au père, Julien Guérin (François Cluzet), il n'a qu'un objectif : faire de bonnes affaires pour son entreprise d'import-export, dont le siège social est installé dans le garage. «Fils, on va devenir riches, mais je veux que tu restes un enfant comme un autre.» Précaution inutile. Les chaussures de sport taille unique achetées au kilo se révèlent godasses de chantier, les gants ont quatre doigts et les clients improbables de Guérin déchirent immanquablement leur contrat en fin d'épisode.
Oubliant parfois que toute bonne blague a une fin, les sketchs écrits par quatre scénaristes, dont Alexandre Pesle, ex-auteur des Nuls et de H, virent parfois au balourd (c'est moins vrai du deuxième épisode, également diffusé ce soir). Mais si on accepte le principe des comédiens marquant un temps après chaque sortie pour laisser place aux rires enregistrés, la plupart des situations lorgnent volontiers vers l'absurde : elles deviennent alors irrésistibles, portées par un François Cluzet entre crise de nerfs et dépression