A 22 ans déjà, il était un peu prétentieux. C'est lui-même qui le dit. Avec une licence de science éco et un stage à Europe 1 en poche, le jeune présomptueux lance en 1983 sa société de conseil en diversification audiovisuelle. Son nom ? WRMC, déjà... Une esquisse pour Alain Weill de ce rêve qu'il poursuit méthodiquement aujourd'hui : «J'ai toujours voulu à la fois travailler dans la radio et créer ma propre entreprise.» Il ne choisira pas entre ses deux amours : «J'ai opté pour la voie manageriale, mais pour faire de la radio.» Un parcours vaguement schizophrénique qui amène le jeune homme au profil plutôt rond-de-cuir sur les plates-bandes épineuses de la radiophonie. D'une jeune station musicale tapageuse à la remise en concurrence d'une vieille station généraliste. De NRJ à RMC.
Expérience. «Je n'étais pas mal à l'aise dans cet univers musical de jeunes, se souvient-il. Pour moi, NRJ était une PME où l'on décidait chaque jour de ce que l'on faisait.» Quand il est embauché dans la station musicale, ce fils de médecins aux austères costumes trois- pièces n'a que 24 ans. La radio en est, elle aussi, à ses débuts et a encore un statut associatif. Son arrivée correspond à un embryon de professionnalisation pour NRJ. «Six jours après mon embauche, je partais à Toulouse acheter une radio. Il fallait tout faire, le programme, la gestion du personnel... Je vivais un rêve.» Un rêve, mais une solide expérience aussi, qui amène petit à petit Alain Weill à gérer des dossiers complexes