Berlin, de notre correspondante.
Le chancelier Schröder est au salon d'essayage : il faut cliquer vite pour l'aider à assortir sa veste et son pantalon, sinon il se retrouve avec un jabot de clown et une queue de sirène. Edmund Stoiber, son rival conservateur, ressemble à un pantin en culotte de peau qui se trémousse à chaque bonne réponse. Pour la première fois en Allemagne, la campagne pour les prochaines législatives du 22 septembre se joue aussi en ligne. Tous les partis ont rivalisé d'imagination pour conquérir ce nouvel espace, où l'on peut aussi bien rencontrer Schröder en petite culotte que son programme en faveur des énergies renouvelables.
Modèle américain. Joschka Fischer, le ministre Vert des Affaires étrangères, explique sur son site (www.joschka.de) comment se mettre en forme pour aller faire un jogging avec lui quand il passera dans la région. Il révèle aussi sa recette de la «lotte à la toscane».
Les troupes d'Edmund Stoiber font encore plus fort avec leurs batteries de jeux (www.junge-union.de). C'est là qu'il faut aller pour rhabiller Schröder, assommer quelques têtes d'oeuf que l'on subit à longueur d'année à la télévision, ou bien récupérer les millions que le ministre des Finances enfouit dans le sable. La CDU, qui a grand besoin de faire un peu swinguer l'image austère de son candidat, s'est aventurée assez loin dans le ludique. Son clou : une circonscription imaginaire (www.wahlkreis300.de) où les internautes sont invités à simuler une campagne électorale