Ils ne savaient plus où chercher. Ils avaient épuisé les professions (juge, détective, médecin légiste, profiler...), éreinté les genres et les religions (la femme flic très courue, l'enquêteur juif avec Boujenah, arabe avec Smaïn). Enfin, ils ont trouvé : les scénaristes de TF1 décortiquent à présent le concept du négociateur. A savoir un flic qui n'a pas de flash ball pour arme, mais la parole. Pas de tonfa, mais de la «délicatesse» (dixit José Pinheiro, par ailleurs réalisateur des Fabio Montale avec Alain Delon). Bref, un flic de gauche. Qui, jeune, «lisait Che Guevara» et lançait des cocktails Molotov. Depuis, les temps ont changé. Alex Santana dit toujours : «Comprendre ne veut pas dire excuser» ou «Mythomane ou vraie victime ? En tout cas, en taule, ils finissent tous par le devenir...» Mais on l'imagine bien voter utile. Et le jeune gauchiste fou qu'il poursuit (dont le père se nomme Giuliani, comme le militant antimondialisation tué par les carabinieri à Gênes l'an dernier) n'a pas toute son estime : «C'est la violence qui lui plaît dans la révolution, pas l'espoir.»
Dans le rôle du policier tendre qui parle : Georges Corraface. Confronté à un responsable de rayon frais tout juste licencié qui transforme en viande froide tout ce qui bouge, Alex Santana analyse : «Il est armé, il a peur, il réagit plus qu'il n'agit.» Il offre une bouteille de champagne au preneur d'otage (dans le langage du négociateur, ça s'appelle «jouer l'effet de surprise»), lui parle et le fait r