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Libération
Critique

Jailhouse Rock

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TCM, 22 h 40.
publié le 30 août 2002 à 0h48

C'est le plus beau Presley. Il sort en 1958, deux ans après ses derniers chefs-d'oeuvre, donnant au passage une idée du grand acteur qu'il aurait pu être s'il n'avait cédé aux pressions commerciales du colonel Parker. A voir Presley remuer de la tête et des hanches dans l'impeccable noir et blanc de Jailhouse Rock, drivé par la mise en scène placide de Richard Thorpe, et grâce à la production immaculée de Pandro S. Berman, on devine la filmographie classique et rebelle qui aurait pu être la sienne, quelque part entre Sinatra et James Dean.

Malgré tous ses nanars hollywoodiens, Elvis ne s'en tire au fond pas si mal. Ajouter à Jailhouse Rock, autobiographie romancée du premier teenager, les éclats lyriques et doucereux de Love Me Tender (1957, Webb), les ballades rock de Loving You (1957, Kanter), les hurlements stylisés de King Creole (1958, Michael Curtiz), et même les romances métisses de Flaming Star (1961, Don Siegel). Ces quelques films effacent par avance les navets qu'il ne cessera d'enchaîner toute sa vie, par amour de l'argent vite gagné, vite dépensé, avec les mauvais amis, les mauvais médicaments, et les suceuses professionnelles de Hollywood Boulevard ou de Hawaï.

Jailhouse Rock, ses chorégraphies de rêve, ses guest stars planquées au fond du décor (Scotty Moore à la guitare, Mike Stoller au piano), c'est le Presley qu'on aime. Ecouter ces sublimes rocks déstructurés pour se rafraîchir la mémoire, en particulier les prises inédites de Treat Me Nice, Young and Beauti