Ne pas confondre son nom avec celui du biographe du fils de Dieu (Jésus) et des défenseurs de la France éternelle (de Gaulle, Napoléon). Robert Rossen n'a rien à voir avec Robert Hossein, par ailleurs cinéaste intéressant, du moins du temps de ses polars noir et blanc Les salauds vont en enfer (1955), curiosité pré-nouvelle vague sur un scénario de Frédéric Dard, Pardonnez nos offenses (1956), Toi le venin (1959), le Jeu de la vérité (1961), le Vampire de Düsseldorf (1964), des films inspirés par son propre personnage de Slave inquiet, et par celui de sa muse aux cheveux longs et aux allures de princesse, l'irrésistible Marina Vlady.
Robert Rossen (1908-1966), c'est autre chose. C'est un cinéaste. En une petite dizaine de films, il laissé sa marque. Ancien boxeur, ancien communiste (ne pas lui en vouloir d'avoir craqué, comme d'autres, devant les commissions maccarthystes), ancien scénariste de talent, il écrivit, en 1947, sans être crédité, l'un des seuls bons Huston, le Trésor de la Sierra Madre. Il a surtout donné au vieux Gary Cooper, rides granitiques au front et tout, son dernier grand rôle dans They Came to Cordura (1959), superbe film dont on sous-estime l'impassibilité ultra-classique (Cooper promènera deux ans encore sa grande carcasse au soleil des projecteurs d'où deux médiocres productions signées Michael Anderson , avant de rendre l'âme). Mais Rossen, c'est aussi Island in the Sun (1957), joli film tropical avec le roi du calypso hollywoodien, Harry Belafon