C'est, avec le film des frères Naudet diffusé mercredi prochain, l'événement télévisuel le plus attendu des commémorations du 11 septembre. En décembre dernier, le service documentaire de HBO (le nec plus ultra de la télé américaine) avait lancé un appel au public afin de recueillir des documents vidéo ou audio sur les attentats du World Trade Center. Sur les 800 heures de films reçus, la chaîne a utilisé au final les travaux de 16 agences de presse et d'une centaine de vidéastes et photographes amateurs. Leurs images, souvent inédites et toujours impressionnantes, sauvent la mise de cet In Memoriam : New York City, 11/09/01, conçu comme un hommage aux victimes des attentats.
Le problème, c'est l'agencement de ces images, façon mauvais mélo hollywoodien. Désolé, mais on ne doit pas encore être assez américain pour voir de la dignité dans l'emploi de ralentis et de musiques surdramatisants dans ce Memoriam ni pour en supporter la dimension propagandiste à peine voilée. Il faut en effet être vraiment inconditionnel des Etats-Unis pour accepter sans broncher les longues interventions pseudo-messianiques de Rudolf Giuliani, le «maire courage» de New York, ici en plein service après-vente du «rêve américain». Ou l'incontournable plan final sur la bannière étoilée alors qu'un ténor hurle God Bless America...
On préférera donc recommander la diffusion, demain soir et mercredi prochain, d'Objectif Kandahar de Brian Lapping. Le documentariste anglais, auteur du multiprimé Yougoslavie,