Berlin correspondance
Clap de fin pour Napster. La survie du site, qui avait rassemblé jusqu'à 70 millions d'internautes avides de musique gratuite, ne tenait plus qu'à un fil : son rachat par le groupe de communication Bertelsmann. Ce dernier espoir s'est envolé mardi. Le tribunal des faillites de Wilmington, aux Etats-Unis, a bloqué la vente de Napster au groupe allemand, ce qui devrait entraîner la faillite du site d'échange de fichiers musicaux.
La nouvelle n'a pas l'air d'avoir perturbé les dirigeants de Bertelsmann. Au contraire. Le nouveau patron de la société fondée, en 1835, à Gütersloh, en Westphalie, Günther Thielen, un tenant de l'économie réelle, a clairement indiqué qu'il comptait faire le grand ménage dans les activités high-tech. «L'époque n'est pas aux grands sauts», avait-il déclaré le 1er août à la Berliner Zeitung, quelques jours après la démission forcée de Thomas Middelhoff. Longtemps considéré comme un «visionnaire», Middelhoff a connu son apogée avec la prise de participation de Bertelsmann dans AOL. Napster, en revanche, ne lui a pas donné la baraka. Au sommet de sa popularité, le site d'échange gratuit avait fini par grignoter très sérieusement les résultats des grandes maisons de disques. Pourquoi acheter des CD quand on peut stocker la musique gratuitement sur son ordinateur ? Se sentant menacées, toutes les majors (Universal Music, Sony Music, Warner Music et EMI) avaient dégainé en portant plainte contre Napster pour violation des droits d'auteur.