La scène se passe à la terrasse d'un café, pas loin du musée Picasso. Guillaume et Gaston n'auraient jamais l'idée d'aller voir un Picasso. Trop jeunes, trop cinéphiles. Une fille passe devant eux. Elle parle anglais avec sa copine.
Gaston. Les Anglaises, c'est fou ce qu'elles m'excitent. Même la vieille Birkin, elle me fait de l'effet, c'est dire.
Guillaume. Là où elle est le mieux, c'est dans Slogan, le truc de Grimblat avec Gainsbourg. Même lui, il est bien. Tu vois qu'ils s'aiment, ça se voit à chaque plan. Tout le monde a oublié ce film, c'était mignon comme tout. Et Blow Up, évidemment. Elle est craquante, non ?
Gaston. Antonioni est toujours génial avec les filles. Maria Schneider, elle n'a jamais été aussi belle que dans Identification d'une femme. Dans le Dernier Tango à Paris, elle est moins belle.
Guillaume. Moi, c'est les grosses qui me plaisent. Sans Kate Winslet, Titanic aurait été un flop.
Gaston. Complètement d'accord. On a un peu vite assassiné Holy Smoke. Elle est belle comme un camion là-dedans. Grosse, belle, tout. Les critiques sont trop cons pour comprendre l'évolution de Jane Campion. Quand elle a sorti ses films déviants sur des monstresses ou des zombies, ça les a époustouflés. Mais après, ils ne suivent plus. Ils ne lui pardonnent ni son succès, ni son évolution.
Guillaume. Connerie de politique des auteurs. Sont juste contents quand on leur refile sept fois de suite le même film.
Gaston. Campion, c'est une sensuelle, une lyrique, une romanti