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Libération
Critique

Un thriller cinq étoiles

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publié le 14 septembre 2002 à 0h58

«Des terroristes veulent tuer un candidat à la présidence. Ma femme et ma fille sont en danger. Certains de mes collègues sont peut-être mêlés aux deux affaires. Je suis l'agent fédéral Jack Bauer. Cette journée va être la plus longue de ma vie.» On ne saurait mieux résumer 24 Heures chrono que ce court monologue d'introduction, prononcé en voix off par Kiefer Sutherland à chaque générique de l'incroyable série inaugurée ce week-end sur Canal +.

Coup de poing. Enfanté par le tandem Robert Cochran-Joel Surnow (pourtant coupable de l'anodin remake télévisuel de Nikita), 24 Heures chrono redéfinit la notion de suspense en télévision. Si le canevas ne révolutionne pas le genre (le gentil flic doit déjouer le complot des méchants terroristes et sauver sa famille), le traitement, lui, ose l'expérimentation : l'ensemble de la série se déroule sur vingt-quatre heures, chaque épisode distillant, chrono à l'appui, une heure d'action «en temps réel» ­ du moins aux Etats-Unis, puisque ces soixante minutes comprennent les coupures publicitaires, inexistantes sur Canal +. Résultat à l'écran, dès l'épisode pilote : un thriller cinq étoiles, une gifle inédite qui donne furieusement envie de tendre l'autre joue pour la suite.

Supervisée par Stephen Hopkins (crédité en tant que coproducteur exécutif, il a réalisé 12 des 24 épisodes, dont le pilote et le final), la mise en scène coup de poing interdit le bâillement. «J'ai voulu retrouver le style documentaire et les lumières très crues de Traffi