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Libération
Critique

Obsession

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Arte, 20 h 40.
publié le 16 septembre 2002 à 1h01

La spirale de Vertigo ne pouvait pas ne pas se prolonger dans d'autres films, films doubles, films commentaires réclamant leur part de vertige. Brian de Palma a prouvé depuis longtemps que sa fascination pour les aventures du regard allait au-delà du pastiche, et que cette Obsession (1977) ne revisitait l'oeuvre-phare de Hitchcock que pour préparer le terrain à tous les jeux de cache-cache visuels et constructions optiques à venir. Tel le Scottie de Hitchcock, Courtland est amoureux d'une image idéale qui s'est éclipsée. A force de projeter le souvenir de cette image sur l'insupportable vide, se produit la recréation par le regard d'un être identique, d'une même image. C'est dans l'église italienne (en trompe-l'oeil) où il avait rencontré sa femme disparue que Courtland tombe sur son double, une jeune femme qui participe... à la restauration d'une fresque de Madone. Réparation d'une image abîmée, réapparition d'une image effacée, renaissance d'une image par son dédoublement. De Palma n'en reste pas là. La restauration a dévoilé la présence d'une autre peinture, plus ancienne, sous la Madone. Doit-on virer celle-ci pour découvrir l'autre (avec le risque de ne rien sauver), dilemme auquel le cinéma répond par le montage, en faisant cohabiter l'ancienne et la nouvelle image, la précédente et la suivante, mais c'est aussi là, comme Scottie, comme Courtland, qu'il peut se noyer, se perdre dans l'infinité des choix, des ressemblances, des trahisons du visible. Le cinéma est une ob